On ne peut évoquer les échanges maritimes de la province du Roussillon dans
la deuxième moitié du XVIII° siècle sans parler des « sorties » de vins et
d’eaux de vie à partir des plages de Saint-Laurent-de-la-Salanque et de
Collioure, des importations de marchandises venant de la foire de Beaucaire
pour les marchands de Perpignan via la plage de Canet,
la contrebande de sel et de tabac spécialité des Banyulencs,
les travaux effectués pour le « rétablissement » du port de Port-Vendres,
les tartanes louvoyant pour échapper à un coup de vent ou
à un corsaire.
Mais l’étude des trafics animant les « ports » du Roussillon permet de
se faire une idée de l’économie de la province et de poser une question toujours
d’actualité :
la médiocrité tant du commerce maritime que de l’agriculture ou de
l’artisanat est – elle due au rattachement du Roussillon au royaume de
France ou à l’idéal de « vivre noblement » poursuivi par la bourgeoisie
roussillonnaise ?